NOTES
La maladie mentale dont fut affecté Georges III a déjà été signalée au chapitre 2 de ce livre -voir la note à «dont un idiot».
Il est assez difficile de discerner une autre ligne de conduite constante qu'un impérialisme convaincu et hostile à la France dans la carrière très sinueuse de William Pitt l'Ancien dont la majeure partie se déroule sous le règne de Georges II. Il avait, le premier, compris l'importance de l'opinion publique et recherché, avec succès, son soutien. Il meurt en 1778 mais quitte le pouvoir dès 1761.
Les années 1770 voient les prodromes puis, à partir de 1775, le développement de la guerre d'indépendance en Amérique, conduite par lord North, avec le soutien de Pitt à la chambre des lords. C'est son fils, William Pitt le Jeune, qui est l'âme des coalitions contre « la démocratie en France » - pour autant que le Directoire, le Consulat et l'Empire aient été des régimes démocratiques.
Nous n'avons pas trouvé l'origine exacte de l'information de Hugo concernant la dette anglaise. Mais, en l'absence de monnaie fiducière et donc dans l'impossibilité de création monétaire, la question de la dette était décisive pour les Etats, comme l'avaient montré les premières circonstances de la Révolution. Nombreux sont les ouvrages qui en traitent -par exemple celui d'Adolphe Blanqui Histoire de l'économie politique en Europe depuis les Anciens jusqu'à nos jours, 1837. Le public cultivé savait que la dette anglaise, successivement accrue par la guerre de Sept ans (de 62 à 122 millions de livres), la guerre d'indépendance américaine (238 millions en 1783) et les guerres menées contre la Révolution et l'Empire, avait atteint en 1815 le montant inouï de 800 millions de livres, soit 20 milliards de francs-or qu'indique l'Encyclopédie moderne de Rénier, présente à Hauteville House.